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Le livre de Gildas Bernard en ligne sur ArchivesGenWeb vendredi 29 mars 2024
 
 

INTRODUCTION






But de l'ouvrage.
 
 
Contrairement à l'opinion commune, les recherches d'histoire familiale ne sont ni simples ni aisées. Elles se fondent essentiellement sur la recherche des documents d'archives qui peuvent nous renseigner les filiations des hommes et des femmes d'autrefois. Or ces documents sont de plus en plus rares à mesures qu'on remonte dans le temps et parfois d'une interprétation difficile.
 
Nos ancêtres avaient beaucoup moins que nous recours à l'administration ; en conséquence leurs existences laissaient beaucoup moins de traces écrites, surtout s'ils n'étaient ni nobles, ni riches, ni fonctionnaires royaux. C'est pourquoi, même si cette inégalité nous choque aujourd'hui, il est plus facile de remonter la généalogie d'une famille noble ou de riche bourgeoisie que celle d'une famille d'artisans ou de paysans sans fortune.
 
Il existe, surtout depuis quelques années, de nombreux ouvrages et manuels sur la méthodologie de la recherche généalogique et biographique : ceux de Pierre Durye (collection Que sais-je, n° 917, dernière édition 1979), de Yann Grandeau, de Pierre Callery, de Norbert Hézelles et Nadine Vigier, pour n'en citer que quelques-uns 1. Diverses méthodes ont été proposées, dont la plus connue est celle de Stradonitz. Notre propos n'est ni de répéter ces ouvrages, ni d'ajouter un nouveau titre à leur liste déjà longue. Il est, plus modestement, d'établir un relevé des différentes catégories de documents qui permettent de mener des recherches généalogiques et biographiques en France, en indiquant où ces documents se trouvent et comment on peut y avoir accès.
 
En effet, le plus difficile, même pour des chercheurs expérimentés -- et à plus forte raison pour les débutants --, est de savoir quels renseignements fournit telle ou telle catégorie de documents et de s'orienter pour les trouver. Un premier ouvrage sur ce sujet a paru en 1956 sous la plume de Jacques Meurgey de Tupigny 2. Son succès fut tel que les chercheurs ont pris l'habitude de l'appeler "le Meurgey". Mais il est épuisé depuis longtemps et beaucoup de renseignements qu'il fournit sont aujourd'hui périmés. Par ailleurs, il se bornait aux documents conservés dans les Archives nationales et les Archives du département de la Seine. Or, pour tout le reste de la France en dehors de la Seine, c'est dans les Archives départementales et dans les Archives communales que se trouve l'essentiel des documents d'intérêt généalogique et biographique.
 
Plus qu'une simple remise à jour du "Meurgey" le présent guide constitue donc une vue d'ensemble des sources de la recherche généalogique et biographique en France, tant à Paris que dans les départements, y compris les archives militaires et coloniales, celles des Affaires étrangères et celles que conserve la Bibliothèque nationale.
 
En outre, de même que les armoiries se sont démocratisées en devenant marque symbolique communale, la généalogie s'est étendue par le besoin qu'éprouve de plus en plus le Français de retrouver ses racines paysannes, ouvrières, bourgeoises ou nobles. Un fichier donnant des renseignements sur deux millions d'ouvriers mineurs ou celui des morts de la guerre 1914-1918 sont devenus aussi importants que les registres de la Chambre des Comptes qui permettent de remonter de possesseur de fief en possesseur de fief. Il convenait donc d'être désormais attentif à toutes les sources.
 
 

La démarche du chercheur.
 
 
Les documents ne se trouvent pas indifféremment dans n'importe quel dépôt d'archives. Selon leur nature et leur provenance, les lois et les règlements prévoient qu'ils doivent être conservés dans tel ou tel dépôt.
 
En France il existe quatre catégories de dépôts d'archives publiques : les Archives nationales, les Archives départementales, les Archives communales et les Archives hospitalières, à quoi s'ajoutent les Archives de l'Armée et celles des Affaires étrangères, qui sont indépendantes. Dans chacune de ces catégories de dépôts il existe des documents d'intérêt généalogique et biographique. C'est l'itinéraire de cette recherche qui servira de plan au présent guide.
 
Dans un premier chapitre, nous donnons quelques indications sur l'organisation des archives publiques en France, la cotation des fonds et des séries, les instruments de recherche, les délais de communication, la reproduction des documents.
 
Puis nous passons à l'état civil. Créé en France par l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), tenu régulièrement à partir de la déclaration royale de 1736, l'état civil reste la base de toute recherche généalogique. C'est par là que débute le chercheur, aidé après 1792 par les tables décennales.
 
Diverses sources viennent compléter l'état civil, touchant aux naturalisations, légitimations, changements de noms, etc.
 
De l'état civil, le chercheur sera tenté de pousser ses investigations dans les fonds notariaux pour y chercher entre autres les contrats de mariage et les inventaires après décès. Les fonds notariaux sont une source essentiellement départementale, même si, par exception, le Minutier central des notaires de Paris est conservé aux Archives nationales avec quelques épaves départementales dans la sous-série ZZ2 et même si les notaires d'Outre-Mer dépendent de la section de ce nom aux Archives nationales.
 
Il arrive parfois que les archives notariales aient disparu. Comment les remplacer ? C'est là qu'interviennent les fonds de l'insinuation, de l'enregistrement et des hypothèques, où le chercheur retrouvera retranscrits intégralement dans certains cas, simplement mentionnés dans d'autres. En outre, s'il est relativement facile de retrouver dans une ville de province un acte dont on connaît la date, comment repérer un acte, même en connaissant sa date, dans les 122 études de Paris, si l'on ne connaît pas le nom du notaire chez qui il a été passé ? C'est là que les tables des insinuations au Châtelet permettront dans bien des cas au chercheur de retrouver le nom du notaire, après quoi il n'aura plus qu'à passer de la salle des inventaires des Archives nationales à la salle de lecture du Minutier central, où il pourra situer beaucoup plus rapidement sa recherche. C'est pourquoi nous avons cru devoir faire suivre le chapitre consacré aux fonds notariaux de celui consacré aux fonds de l'enregistrement et des hypothèques, qu'il s'agisse de fonds conservés aux Archives nationales et aux Archives départementales.
 
Autres sources de renseignements : les recensements de population, particulièrement riches à partir du XIXe siècle, et les listes électorales.
 
Puis nous abordons les archives militaires, fiscales, judiciaires et policières, cultuelles.
 
De ces catégories de documents qui concernent toutes les familles nous passons ensuite à des sources concernant plus spécialement telle ou telle catégorie de Français : les fonctionnaires et sous l'Ancien Régime les officiers, diverses carrières sur lesquelles les Archives sont mieux renseignées (artistes, certaines catégories d'intellectuels, médecins, pharmaciens, officiers ministériels, la noblesse, les personnes décorées.
 
Les archives privées remises aux Archives, qu'il s'agisse d'archives personnelles et familiales ou d'archives d'entreprises, d'associations et de syndicats, peuvent aussi aider le chercheur de même que parfois la sigillographie et l'héraldique.
 
Tous ces documents se trouvent aux Archives nationales, départementales, communales ou hospitalières. Il nous a paru nécessaire de consacrer un chapitre à chacune de ces catégories de dépôts et de montrer au chercheur ce qu'il peut y trouver comme autres renseignements biographiques.
 
Plusieurs dépôts d'archives méritaient enfin un chapitre spécial : le dépôt des archives de Paris et de l'ancien département de la Seine, les dépôts d'archives des départements correspondant en totalité ou partiellement à des territoires tardivement rattachés à la France -- Alsace, Savoie, comté de Nice, Corse, Flandre et Hainaut --.
 
Il nous a paru enfin nécessaire de consacrer un chapitre aux archives d'outre- mer, un autre aux Archives des Affaires étrangères et leur dépôt annexe de l'état civil à Nantes, un dernier enfin aux sources si riches de la Bibliothèque nationale.





Ce guide n'aurait pu être réalisé sans l'aide de mes confrères, aussi la liste de celles et de ceux que j'ai à remercier est-elle longue.
 
Je remercie M. Robert-Henri Bautier, membre de l'institut, professeur à l'Ecole nationale des chartes, MM. Michel Duchein et Etienne Taillemite, inspecteur généraux des Archives, Mlle Marie-Antoinette Menier, MM. Jean-Pierre Babelon, Pierre Cézard, Ferréol de Ferry, François-Jacques Himly, Michel Le Pesant, Rémi Mathieu, et Yves Metman, conservateurs en chef, Mmes et Mlles Marie-Elisabeth Antoine, Brigitte Bedos, Isabelle Brot, Marguerite-Marie Carof, Jeannine Charon-Bordas, Andrée Chauleur, Colette Debbasch, Denise Devos, Martine Dubois, Geneviève Etienne, Lucie Favier, Nicole Felkay, Danielle Gallet-Guerne, Catherine Grodecki, Anne-Marie Hayez, Suzanne d'Huart, Madeleine Jurgens, Odile Krakovitch, Brigitte Labat-Poussin, Monique Langlois, Geneviève Le Moêl-Malavialle, Monique Mayeur, Josette Metman, Marianne Mulon, Anne-Lise Rey-Courtel, Thérèse Tour, Chantal de Tourtier-Bonazzi et Aline Vallée, MM. Henri Gerbaud, Daniel Guérin, Jean Guerout, Michel Hayez, Philippe Henrat, Alexandre Labat, René de la Coste-Messelière, Jean-Paul Laurent et Henri Martin. Tous ont accepté de me relire, de me faire des suggestions et souvent de m'emmener sur place faire des vérifications.
 
Je remercie MM. René Robinet, conservateur en chef de la région Nord, Pierre Lamotte, conservateur en chef de la Région Corse, Mlle Rosine Cleyet-Michaud, directeur des Archives des Alpes-Maritimes, M. Christian Wolff, conservateur aux Archives du Bas-Rhin, M. Philippe Paillard, directeur des Archives de la Savoie et M. Robert Gabion, documentaliste aux Archives de la Haute-Savoie, qui ont rédigé le chapitre 22 consacré aux particularités de leurs régions.
 
Aux Archives de l'Armée de Terre, je remercie MM. Jean-Claude Devos et Pierre Waksman, à la Marine MM. Joël Audouy, Jean-Pierre Busson et Erik Le Maresquier, aux Archives des Affaires étrangères Mme Monique de Nomazy, aux Archives de Paris et de l'ancien département de la Seine, M. Jean-Yves Ribault, Mme Christiane Demeulenaere, M. Pierre Debofle. Tous ont accepté de me faire longuement visiter leurs dépôts.
 
Je remercie Mlle Monique Mestayer, archiviste municipal de Douai.
 
Je remercie également M. Pierre Gasnault, conservateur en chef de la Bibliothèque Mazarine, qui m'a fait visiter le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale et dont le guide sur Les catalogues du département des manuscrits. Manuscrits occidentaux n'a été précieux.
 
Mes remerciements vont également à M. le pasteur Vatinel, bibliothécaire de la Société de l'histoire du protestantisme français, à Mme Denise Monney, chef des archives et du musée de la préfecture de police, à Mlle Yvonne Guéniot, conservateur en chef, directeur de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine de Paris, à Mlle Catherine Moureaux, archiviste de la faculté de médecine de Paris, à M. Raymond Cazelles, conservateur des collections du musée de Condé à Chantilly, à M. André Tuillier, conservateur en chef de la bibliothèque de la Sobonne, et Mlle Yvonne Fernillot, conservateur dans cette même bibliothèque, à Mme Claude Ducourtial, conservateur du Musée national de la Légion d'honneur, et son adjointe Mme Isabelle Du Pasquier.
 
Ils s'adressent aussi à mes anciennes adjointes aux Archives départementales du Calvados, Mme Elisabeth Gautier-Desvaux et Mlle Odile Jurbert, qui ont accepté de relire la partie départementale.
 
Enfin, je remercie tout spécialement Mme Elisabeth Houriez, conservateur en chef, pour sa participation très active à la mise en forme définitive de l'ensemble de l'ouvrage.
 

 
 
 
 

1. Voir, bibliographie sommaire.
2. Jacques Meurgey de Tupigny, Guide des recherches généalogiques aux Archives nationales, avec une étude sur les recherches biographiques aux Archives de la Seine par François de Vaux de Foletier, Paris, 1956, 107 p.
 
Le Guide des recherches sur l'histoire des familles est en ligne sur ce site grâce
aux aimables autorisations de Gildas Bernard et du Ministère de la Culture, accordées à Jean-Luc Monnet.
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© et pour FranceGenWeb - Mise à jour : 28 janvier 2007