Mariage N° 1106
Nom: BRICHET Prénom: Jean Nicolas
Date du mariage: 06-05-1810
Commune: Hargnies
Département: 08 - Pays: France
Nom de la mariée: LEFèVRE
Prénoms de la mariée: Marie Joseph
Notes: [Mariage transmis par M Guillaume] [Extrait du livre : Hargnies par Roger Maudhuy pages 32 et 33]
Deux mariages en l'honneur de l' Empereur

Napoléon était un homme fastueux. Pour honorer son mariage avec Marie-Louise, il décréta que des communes organiseraient... des mariages. Mais pas avec n'importe quels mariés : l'Empereur voulait des militaires ou des anciens militaires qui avaient servi courageuse­ment la France et des jeunes filles à la réputation sans tache. Six communes de l'arrondissement de Rocroi furent choisies par l'Em­pereur; Hargnies était du nombre, pour deux mariages. Lourde tâche pour le maire, qui ne pouvait pas déplaire à l'Empereur mais qui ne pouvait pourtant pas obliger ses concitoyens à se
marier! Il avait ce­pendant un argument de poids : une somme de 600 francs, qui serait remise aux mariés après la cérémonie.


Ce ne fut pas simple : le 8 avril 1810, le Conseil municipal désigna deux hommes, Jean Nicolas Brichet et Eugène Guillaume, «qui ont servi honorablement et avec succès», et quatre jeunes filles : Marie-Joseph Polet, Catherine Bieux, Anne-Marie Hubert et Marianne Wairy. Et on lit cette phrase
surprenante dans les archives communa­les : «Le Conseil municipal a fait choix de Marianne Wairy pour Jean Nicolas Brichet et Anne-Marie Hubert pour le sieur Eugène Guillaume». On leur demanda s'ils voulaient se marier le 22 avril


non.


Nouvelle réunion du Conseil municipal le 14 avril 18 10: Jean Nicolas Brichet voulait bien se marier, mais avec Marie-Joseph Lefè­vre «qui jouit d'une conduite irréprochable». Le Conseil municipal ne laissa pas passer l'aubaine : c'est oui.


Le Conseil municipal fit bien faire les choses et lors de la même séance il décida d'une dépense de 1. 150 francs pour «flatter l'allé­gresse du peuple en y invitant toutes les autorités et fonctionnaires publics pour prendre part à la réjouissance par des illuminations, des jeux et d'autres amusements». On dépensa ainsi cent francs pour des «pièces de bière aux quatre coins de la place publique», 290 francs «en vin et eau-de-vie», 130 francs «pour la poudre à tirer pour la mousqueterie», trente francs pour la musique, cent francs pour les illuminations, et 500 francs «pour distribution de comestible».
Tant d'honneur et surtout 600 francs tentèrent bien évidemment un second couple : le 18 avril 1810, le Conseil municipal recevait Étienne Joseph Depaix «qui a servi honorablement» et Marie-Anne Joseph Victoire Brichet «laquelle jouit d'une conduite irréprocha­ble». Et voilà trouvés les derniers mariés. Les mariages eurent lieu lors d'une cérémonie grandiose. Des esprits chagrins pourraient s'étonner que le second marié et les deux mariées ne figuraient pas sur la liste initialement établie, et s'interro­ger sur la valeur militaire de l'homme et la vertu des jeunes filles... Mais, bon!
Hargnies avait ses deux mariages, et cela seul comptait. Vive l'Empereur!
Déposant: isabelle Pintart

Date d'ajout: 13-04-2007 06:51

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