L'entreprise a annoncé avoir engagé une procédure volontaire de redressement judiciaire auprès d'un tribunal des faillites de l'État du Missouri, après avoir rejeté une offre de rachat de sa directrice générale démissionnaire. En cas d'acceptation de la procédure par le tribunal, 23andMe sollicitera des offres de reprise pendant 45 jours, qui résulteront d'une vente aux enchères si plusieurs offres qualifiées sont soumises.
La société a donc annoncé qu'elle souhaitait vendre la quasi-totalité de ses actifs (c'est à dire essentiellement sa base de données), mais qu'elle entend poursuivre ses activités normalement tout au long du processus de vente. Elle assure que cela n'impactera pas le stockage des données génétiques de ses clients ni la façon dont elle gère et les protège ces données.
L'entreprise a été incapable de trouver un modèle économique viable malgré plusieurs tentatives de restructuration. Elle était confrontée à une double difficulté, d'une part son modèle économique fait que les clients ne viennent en principe qu'une seule fois chacun. Il faut donc trouver en permanence de nouveaux clients, ce qui se rapproche des pyramides de Ponzi. L'entreprise avait tenté de mettre en place un service d'abonnement, sans succès. Elle avait vendu les données pseudonymisées de ses clients avec plusieurs laboratoires pharmaceutiques, comme nous vous l'avions narré ici-même en 2021, mais cela n'a pas réussi à créer de la valeur. D'autre part elle devait faire face à une charge de 30 millions de dollars, liée au règlement d'un recours collectif après une cyberattaque dont nous vous avions parlé en 2023.
Le procureur général de la Californie, a émis vendredi une alerte aux consommateurs de 23andMe, leur rappelant « leur droit d'exiger la suppression de leurs données génétiques en vertu de la loi sur la protection des données génétiques et de la loi californienne sur la protection des consommateurs ». Reste à savoir si ce droit s'applique également aux consommateurs non-américains et si ceux-ci pourront l'exercer.
Le Washington Post (derrière paywall) recommande de supprimer ses données si on fait partie des 15 millions de personnes qui ont partagé leur ADN avec 23andMe à cause du risque que vos données soient vendues ou transférées à une nouvelle entreprise, qui pourrait vouloir les utiliser à de nouvelles fins.
Source RFI
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